Les déchirures familiales et familières de Jean-Baptiste Del Amo
Après un premier roman qui est loin d'être passé inaperçu (Une éducation libertine, Gallimard 2008), le toulousain Jean-Baptiste Del Amo revient à la charge en cette rentrée littéraire avec Le Sel, sorte de saga familiale aux tons crus et dérangeants.
Comme dans Mrs Dalloway (dont l'auteur est d'ailleurs cité à plusieurs reprises), le livre s'ouvre sur la préparation d'un dîner de famille et se clôt sur l'arrivée des invités. Mais les souvenirs des personnages, qui s'étalent sur trois générations, brassent l'espace et le temps pour faire ressurgir devant les yeux du lecteur les déchirements et les non-dits, les joies et les douleurs banales et singulières qui font l'histoire d'une famille comme les autres.
Et sur tout cela le sel de la Méditerranée vient brûler les lèvres des plaies, ce sel qui rend les terres infécondes, qui transforme trop vite les blessures en cicatrices, laissant des balafres sur les visages blêmes des morts et des vivants.
Si Une éducation libertine et Le Sel sont très distants quant à leurs décors, la lecture des deux romans ne peut que confirmer que nous nous trouvons face à un auteur à suivre de très près. Après les berges de Seine de 1760 et le Sète de nos jours, sur quelles plages nous entraînera Del Amo la prochaine fois pour confirmer les promesses de ses débuts ?
ed. Gallimard / Parution : 16 Août 2010
Prix indicatif : 19.50 €